Le mot boche est une aphérèse de alboche qui serait formé de « al » pour allemand et de « -boche », une suffixation argotique venue peut-être de bosse, « tête » (occitan caboça1), que l’on retrouve dans caboche (cap, « tête »), Rigolboche, Alboche (Allemand), Italboche (en 1860 dans des expressions comme « au truc, si l'Alboche est paquet »)2 (qui signifie « Au jeu, si l'Allemand est grossier »3) ou « têtes de boche » utilisée en Alsace et citée dans le Dictionnaire de l'Argot moderne de Rigaud (1881). « Tête de boche » signifiait autrefois « tête de bois »4. Bocho5, en provençal (occitan bòcha1), désigne une boule en bois. Le dictionnaire de l’Argot des typographes d’Eugène Boutmy (1883) comporte l’entrée Boche (tête de) avec la définition suivante : « s. f. Tête de bois. Ce terme est spécialement appliqué aux Belges et aux Allemands parce qu’ils comprennent assez difficilement, dit-on, les explications des metteurs en pages, soit à cause d’un manque de vivacité intellectuelle, soit à cause de la connaissance imparfaite qu’ils ont de la langue française et de leur impardonnable ignorance de l’argot typographique. »6
Ceci est à rapprocher de "bosch", bois en bas allemand et néerlandais : "'s-Hertogenbosch" aux Pays-Bas, se traduit en français par "Bois-le-Duc". Donc, tête de "bosch" = tête de bois, et l'expression vient peut-être des Allemands eux-mêmes qui l'auraient employée en 1870.
Dans les Pieds nickelés s’en vont en guerre, Louis Forton les fait abondamment parler des « Alboches ».
En Suisse romande, l'expression Suisse-Alboche n'est pas utilisée, les expressions suivantes sont communément utilisées mais n'ont pas de sens péjoratif mais plutôt distinctif (le fait de cibler une personne de langue allemande) : Staufifes, Staubirnes, Köbis, Totos, Bourbines.
Exemple : « les Staufifes » ou « les suisses-totos »