Comment avez-vous vécu les jours suivants ?Le lendemain, j’étais sous pression, il y avait des perquisitions de la BRI, des réunions, des rapports à écrire… Je n’ai pas eu le temps de me demander si j’étais fatigué ou quels étaient mes états d’âme. Si je n’avais rien eu à faire, je me serais peut-être posé des questions. En fait, je n’ai eu aucun état d’âme. C’est peut-être honteux après un événement aussi épouvantable, et injuste, mais je n’ai pas été traumatisé personnellement. J’ai appris à prendre du recul parce que, si j’avais dû prendre sur moi toute la misère des patients, je n’aurais pas pu exercer mon métier. Pleurer avec la famille n’est pas bon pour l’efficacité et dangereux pour le médecin. Mais c’est aussi inutile voire nuisible pour les proches : il faut montrer aussi que toute la vie ne s’arrête pas.