Au pied de la falaise était déposé, en désordre dans le pêle−mêle du départ, le chargement que ces voyageurs
emportaient et qui, grâce à la planche servant de pont, passait rapidement du rivage dans la barque. Des sacs
de biscuits, une caque de stock−fish, une boîte de portative soup, trois barils, un d'eau douce, un de malt, un
de goudron, quatre ou cinq bouteilles d'ale, un vieux portemanteau bouclé dans des courroies, des malles, des
coffres, une balle d'étoupes pour torches et signaux, tel était ce chargement. Ces déguenillés avaient des
valises, ce qui semblait indiquer une existence nomade; les gueux ambulants sont forcés de posséder quelque
chose; ils voudraient bien parfois s'envoler comme des oiseaux, mais ils ne peuvent à moins d'abandonner
leur gagne−pain. Ils ont nécessairement des caisses d'outils et des instruments de travail, quelle que soit leur
profession errante. Ceux−ci traînaient ce bagage, embarras dans plus d'une occasion.